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導引Dao Yin
5 mars 2009

Sur le shiatsu (3)

            Qui pratique régulièrement le shiatsu (de même que d’autres types de massage) s’apercevra rapidement de l’existence d’échanges énergétiques entre le masseur et le massé. Je ne me hasarderai pas ici à définir l’énergie ou les énergies en question. Mais nous pouvons nous référer à la notion de Qi (souffle-énergie, qui se subdivise en de nombreux Qi, ancestral, de la respiration, de la nourriture, etc) et à celle de magnétisme.

            Les mains deviennent très sensibles et on peut percevoir rapidement à distance (10, 20 centimètres, voire plus), en passant ses mains au-dessus du corps du massé, une circulation harmonieuse de l’énergie ou des zones vides, chargées, ou perturbées. Nous avons donc une perception énergétique accrue, donc des portes d’échanges plus largement ouvertes.

            Le deuxième constat dans la pratique du shiatsu est liée aux échanges énergétiques. Après un shiatsu, ou pendant, le masseur peut se retrouver à plat, vidé, en proie à de sombres pensées ; il peut se retrouver en pleine forme, mentale et physique ; ou même, le shiatsu ne semble pas voir provoqué de changement en lui.

            Pour le massé, on peut aussi avoir ces trois cas de figure. En général, les premiers shiatsu fatiguent momentanément. Par la suite, celui qui est habitué à recevoir un shiatsu, en sortira bien souvent en pleine forme, régénéré.

            En fait, l’intérêt pour le masseur est de ne pas trop être fatigué ou perturbé par sa pratique. Le masseur qui veut à tout prix aider le massé, l’aidera sans doute momentanément, en lui transférant de l’énergie, mais il en sortira crevé. Le masseur doit donc se contenter d’agir sans vouloir chercher à aider, en fait de « non-agir », notion taoïste qui insiste sur les composantes d’une situation d’action : quand ce qui doit être en place est en place, l’action se fait, il n’y a pas besoin d’une sur-participation de la part du masseur. Les problèmes du massé lui appartiennent. Le masseur est là pour donner un coup de pouce (en shiatsu) aux forces de régénération et d’harmonisation latentes, pré-existentes chez le massé.

            Un magnétiseur à qui j’exposais ces problèmes d’échanges énergétiques entre praticien et patient me dit que pour le praticien : « il faut rester relier à la Source ». Comprend qui peut...

            Cette notion de Source me rappelle un extrait du chapitre 5 du Livre de la Voie et de sa Vertu, de Lao Zi, ici dans la traduction de J.J.-L. Duyvendak :

« L’espace entre le ciel et la terre, comme il ressemble à un soufflet de forge !

Vidé, il n’est pas épuisé ; mis en branle, il produit de plus en plus. »

Et le chapitre 6, dans la traduction de François Julien :

„L'esprit de la vallée ne meurt pas ; on l'appelle la femelle mystérieuse.
La porte de la femelle mystérieuse s'appelle la racine du ciel et de la terre.
Il est éternel et semble exister (matériellement).
Si l'on en fait usage, on n'éprouve aucune fatigue.”

Dans cette optique, le masseur est considéré comme le ciel, le massé comme la terre, et la relation d'échange qui s'établit entre eux, c'est-à-dire le massage, comme de l'ordre de l'humain. 

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